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Renaissance industrielle : parcours fléché (partie 1)

Olivier Lluansi, expert reconnu dans le domaine de l'industrie, était sur la grande scène GI 2024. A travers un discours engagé, pro-industrie, il pointe 40 ans de désindustrialisation et les énormes défis à relever et les sujets à « remettre à l’endroit ».

Sur cette grande scène GI 2024, qui était une première et une réussite de l’avis de tous, Olivier Lluansi est allé droit au but ! « Parce qu'on ne réindustrialise pas juste pour réindustrialiser. On réindustrialise pour réduire notre empreinte environnementale, pour sécuriser l'approvisionnement de biens essentiels et puis aussi pour créer naturellement de la valeur ajoutée et puis des bons jobs dans les territoires qui nous permettent d'éviter ce qui nous est arrivé pendant 40 ans. Souvent, la question posée est de savoir si c'est possible ? Eh bien oui, je le crois », lance-t-il en préambule devant une assemblée acquise et curieuse.

L’expert prévient aussitôt, « il va falloir qu'on change un petit peu et qu'on commence à remettre à l'endroit des choses qu'on a faites à l'envers depuis 40 ans et surtout qu'on commence à s'appuyer sur nos atouts ».

Premier sujet

Pour Olivier Lluansi, « le premier, c'est que nous avons des formations au métier industriel, aussi étonnant que ça puisse paraître. Elles sont en nombre suffisante. Alors, pas toujours dans les bons territoires et pas toujours les bonnes formations aux bonnes compétences. Mais notre ennemi, il n'est pas là ». L’expert estime que 50% des gens qui sont formés au métier industriel ne vont pas dans les métiers industriels. Ils font autre chose. La raison ? L'image de l’industrie est beaucoup dégradée. La solution ? Refaire le lien entre l'école et l'industrie entre la famille et l'industrie, doit être la base. Pour l’heure, « avec 60 000 postes non pourvus, on perd 5 milliards d'euros de valeur ajoutée en France », estime l’expert.

 

Deuxième sujet : la question du financement

« On dit toujours pour faire l'industrie, il faut de l'argent. C'est vrai. Alors, nous n’avons peut-être plus d'argent dans les caisses de l'Etat, mais nous avons plein d'argent dans notre épargne. 6 000 milliards d'euros d'épargne financière dont disposent les Français. Pour refaire de l'industrie à l'horizon 2035, il nous faut à peu près 200 milliards d'euros supplémentaires. 3%. Seulement 3% de notre épargne qu'il faut flécher vers l'industrie », explique Olivier Lluansi. Et de poursuivre : « et le plus cocasse dans l'histoire, c'est que nous, Français, avec notre épargne, nous avons acheté à peu près le même montant de bons du Trésor américain qui, avec ça, finance l'Inflation Reduction Act qui est la pompe aspirante à nos projets. Voilà quelque chose que je pense qu'on peut refaire à l'endroit ».

 

Troisième sujet

Sur la grande scène, l’expert martèle que nous sommes un marché riche : « S'il y a plein de pays exportateurs qui viennent en France, c'est justement parce que nous sommes des consommateurs relativement bien dotés globalement. Alors achetons français et l'Etat doit être exemplaire sur le sujet. Le Made in France, c'est un petit peu le passager clandestin de nos politiques publiques. Pardon, on en parle, mais on ne le fait pas vraiment. Avec les acheteurs publics, on pense qu'on peut acheter à peu près 15 milliards d'euros par an en plus de bien manufacturés par la commande publique. C'est un quart de notre déficit commercial manufacturé qui est à notre portée. Il n'y a pas besoin de changer les textes. C'est juste du comportement de nos acheteurs publics à changer. Voilà encore un sujet à remettre à l'endroit ».

 

Quatrième sujet

Petit bémol pour Olivier Lluansi… « Nous avons plein de projets d'ETI et de PMI et de grands groupes qui sont dans nos territoires. Et l'idée, c'est qu'il faudrait soutenir l'ensemble de nos projets de réindustrialisation. Soutenir seulement l'innovation de rupture, c'est bien, c'est indispensable, mais ça ne suffira pas. Les produits à haute valeur ajoutée et de haute technologie, ça représente seulement 20 à 30% de notre potentiel de réindustrialisation. Indispensable, mais pas suffisant ».


Le 30/04/2024
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